jeudi 10 mai 2018

Jour 1 : "Je me sens vivante"

Je relève le Défi proposé par Lilou Macé et Arnaud Riou: Le Défi des 100 jours! Cahier d'exercices pour vivre la magie au quotidien.

Pour plus d'informations sur les Défis des 100 jours, n'hésitez pas à consulter la page: http://www.defides100jours.com/ de Lilou Macé.

Premier défi proposé: vivre cette journée comme si c'était la dernière!

Alors je me lance, j'ai envie d'évoluer et de transformer ma vie pour la rendre à l'image de qui je suis. Je commence par poser mes intentions de la journée:
- Aujourd'hui, j'ai envie d'être moi-même, d'être authentique et de ne pas me juger ou juger les autres

Pratiques du jours choisies:
  • Relever le défi du jour qui est de vivre cette journée comme si c'était la dernière
  • Contempler mon tableau de vision
  • Faire de l'exercice  
  • Retenir l'affirmation du jour qui est "Je me sens vivante!"
  • Méditer
  • Ecrire dans mon journal (ici dans mon blog)
  • Etre dans la gratitude
  • Ecouter et agir selon mon intuition

Etre présente, ici et maintenant

Ce matin, je me suis donc levée en me disant que j'allais être totalement présente pour mes proches, pour ma fille et pour mon compagnon. En leur présence, j'ai essayé d'être là, de les écouter, d'entendre ce qu'ils me disent et de sentir leurs états. D'être vraiment là, avec eux, sans pensé à ce que j'ai fait hier, aux tâches quotidiennes, au planning ou à demain. Je me suis posée à leurs côtés et j'ai écouter leur coeur, leur être et leur énergie en étant vraiment là, présent dans "l'ici et maintenant". Cela m'a fait me sentir bien d'être là et de sentir comme je me sentais ici et maintenant en leur présence.

Tout au long de cette journée, je me suis répété l'affirmation du jour comme un mantra. En y mettant du coeur et en vivant cette affirmation; en la sentant m'envahir, faire partie de moi: je suis au monde, présente dans ce monde: je suis bien là!

Faire de l'exercice physique

Ce matin, je suis partie courir. Un des objectifs que je me suis fixé au terme de ces 100 jours est de courir une course caritative de 6.7 km. Je commence donc à m'entraîner, la course aura lieu en septembre.Tout en courant, j'ai réalisé que chaque fois que je me fixais des objectifs, comme: "cours jusqu'au prochain arbre et après tu pourras marcher un bout", je m'arrêtais de courir dans les foulées qui suivaient. Alors que lorsque je ne me fixais pas d'objectifs intermédiaires à atteindre, je courais plus facilement (même si je marchais régulièrement: bin oui, on ne reprend pas une activité physique à la perfection après ne plus l'avoir exercée pendant des années!).
Ensuite, j'ai réalisé que lorsque je pensais que je devais courir 6.7 km, ça me coupait rapidement les jambes... Tout cela m'a interpelée et je me suis mise à essayer de comprendre ce qui se passait entre mes pensées et mes mes jambes. Pour en avoir le coeur net, je me suis dit qu'il fallait que j'essaie un truc: dévier mon attention de la course pour voir si c'était mon mental (mes pensées) qui me coupait les jambes. Je me suis mise à me répéter l'affirmation du jour "Je me sens vivante!", comme un mantra et j'ai laissé mes jambes aller en me disant que mon corps devait se rappeler comment courir même si je ne l'avais plus fait pendant des années. Et là, miracle: plus de jambes coupées, mes muscles se décrispent et les foulées se déroulent plus facilement. Bien évidemment, je dois encore m'arrêter de temps en temps pour marcher, mais mes jambes ne sont plus coupées au bout de trois foulées, comme c'était le cas lorsque je me fixais mentalement des objectifs à atteindre.

Le mental

Le mental, voilà un des points que je vais travailler. Cette préparation à la course caritative, va me permettre de travailler ce point. Mes premiers entraînements (j'ai commencé, il y a deux semaines), me permettent déjà de dégager un point clé: ce n'est pas en me focalisant sur des objectifs qu'ils soient finaux ou intermédiaires, ou encore sur leur réussite que je vais le mieux les atteindre. C'est certainement dans le cheminement et dans la progression que je vais trouver la clé pour aller au bout. Fixer des yeux l'objectif semble me plomber, alors que me laisser porter par mes sensations du moment et par ce que je vis, me permet d'avancer.

L'objectif et le processus qui mène à cet objectif

Je vais essayer de transposer ça dans d'autres domaines de ma vie. Je m'étais fixé pour objectif de terminer Le manuel de sevrage des psychotropes pour décembre 2017, puis, voyant que je n'arrivais pas je me suis fixé fin février 2018 comme date butoir, puis j'ai repoussé au début de l'été et finalement je m'étais fixé fin août 2018. Je réalise maintenant, comme me fixer de tels objectifs de temps pour terminer un ouvrage qui traite d'un sujet qu'il m'est difficile de traité.

Le processus est quelque chose de bien plus enrichissant que la finalité et je réalise que me mettre la pression sur l'objectif ne me permet pas d'avancer dans le processus. L'idée serait donc de me fixer un but pour avoir une direction, mais de ne pas focaliser dessus et même de l'oublier le temps du cheminement.

Je me suis fixer l'objectif de participer à la course caritative de septembre. Mon objectif est clair et il ne va pas changer tout seul. Je peux donc l'oublier pendant mes entraînements, pendant que je cours. Je vais simplement courir régulièrement, en laissant mes sensations physiques me guider et surtout en laissant la répétition des entraînements préparer mon corps à courir plusieurs kilomètres.

Etre dans la gratitude

Par ailleurs, constater que mon corps fonctionne malgré tout ce qu'il a subit me met dans la gratitude. Je suis reconnaissante envers lui, d'avoir tenu le coup face à des années de mauvais traitements chimiques et face à des traitements physiques et psychologiques violents, humiliants et avilissants.
Je suis reconnaissante pour tout ce que j'ai aujourd'hui, pour tout ce que j'ai accompli et pour tout ce que je vais encore pouvoir accomplir. Merci à mon organisme d'être aussi vaillant après ces années de mauvais traitements, merci à mon mental de m'avoir permis de sortir de l'enfer psychologique, physiologique, émotionnel et social dans lequel j'avais été plongée, et merci à mon âme de ne m'avoir pas quittée et d'avoir su faire de ce parcours une force qui me permet d'avancer aujourd'hui.

Merci à toutes celles et tous ceux qui m'ont accompagnée durant ces années de galère et qui aujourd'hui partagent avec moi, mon évolution vers une vie sereine, authentique et riche, vers une vie qui dévoile gentiment qui je suis.

La gratitude? Est-ce que je comprends bien ce que c'est?
Lilou Macé et Arnaud Riou (2017) expliquent ce que c'est d'être dans la gratitude:
Exprimer de la gratitude ouvre votre esprit à l'inspiration et à la clarté. En écrivant les choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant, l'univers reçoit le message et vous offre encore plus.
Pour Lilou Macé et Arnaud Riou (2017):
La gratitude est essentielle dans [ma] transformation et pour attirer [mes] rêves et intentions. Cela [m'inspire], permet de la magie et de manifester [mes] inspirations de l'âme.
Selon Flavia Mazelin Salvi (2006), éprouver de la reconnaissance pour les autres, mais aussi pour ce qu’il nous est donné de vivre est bien plus qu’une vertu morale ou une qualité de cœur. La gratitude est aussi un moteur de bien-être pour celui qui veut bien la faire grandir en lui en la travaillant au quotidien.

Mon intention: être authentique, être moi, ne pas me juger

Etre moi, être qui je suis vraiment au fond, voilà une question qui me travaille depuis quelques temps. Aujourd'hui, j'ai décidé que mon intention serait d'être moi d'être authentique. Ne sachant pas trop bien comment transposer cela au réel, je me suis dites que j'allais essayer d'écouter mon intuition et de ne faire que les activités où je me sentais bien. Dès la premières crispation de mon corps, je me suis dit: "Tiens, là, il y a quelques choses qui ne me convient pas même si je ne sais pas quoi et que la situation est "anodine"". Au lieu de me forcer à faire ou à être ce qu'on attend de moi dans la situation, je me suis dit que j'allais écouter cette sensation et agir de telle sorte qu'elle diminue et disparaisse. Pour moi, cette sensation corporel est un signal qui m'informe que quelque chose ne me convient pas dans ce qui se passe et qu'il faut que j'y prête attention pour que je puisse découvrir ce qui ne va pas, ce qui ne me permet pas d'être à l'aise et par là authentique, vraie avec moi-même, avec qui je suis profondément. Cela n'a pas été facile de faire attention à ces petites sensations que je balaie généralement d'un coup de mental en me disant, ce n'est rien, tout est ok dans la situation que tu vis dans ce que tu fais. C'est facile pour moi de passer, avec mon mental, sur mes sensations corporelles, sur ces indices, ces signaux, cette partie instinctive de moi qui me dit que quelque chose ne va pas. Pendant des années, pendant les années où j'ai été maltraitée physiquement, psychologiquement, émotionnellement et même socialement, j'ai fait appel mon mental pour ne pas entendre et voir ce qui se passaient, ce qui me faisait souffrir. J'ai réinterprété chaque acte, chaque geste, chaque parole, chaque sensation pour pouvoir la supporter et pour pouvoir vivre cette situation. Mais à aucun moment je ne me suis demandé si je pouvais être moi, si j'étais moi dans ces situations. A aucun moment, je me suis demandée si je n'étais pas la personne qu'ils voulaient que je sois et que pour cela j'oubliais qui j'étais en faisant taire mes sensations, mon instinct à grand coup de réinterprétation mentale de mon rôle, de qui je devais être, de ma place dans ma famille, dans ma communauté et dans la société, de ce qui m'arrivaient et de ces sensations physiques qui me criaient que ce n'étaient pas bon pour moi.

Ce mental, c'est à la fois celui qui a fait taire mon intuition et par là mon authenticité, mais c'est aussi celui qui m'a permis de sortir de la dépendance aux médicaments psychotropes, en m'aidant à comprendre et à aller au-delà des sensations et des souffrances psychiques et corporelles que m'ont fait subir les sevrages, l'arrêt brusque des plusieurs médicaments psychoactifs. Sans mon mental, je n'aurais certainement pas pu aller au-delà des tortures physiques et psychologiques infligées par ces substances chimiques et leur arrêt.

Maintenant, cela fait presque 10 ans que je suis sortie de la médication psychotrope et de l'enfer de la psychiatrie et c'est une de mes plus belles réussites. Comme c'est mon mental qui m'a permis de sortir de ces années d'enfer, c'est "cet outil" que j'utilise depuis 10 ans pour gérer mon quotidien. Je m'y accroche comme à une bouée, car c'est à lui que je dois mon salut par rapport à la psychiatrie. Mais aujourd'hui, je réalise que cadrer sa vie avec seulement son mental n'est pas épanouissant et surtout ne me permet pas d'être vraiment moi-même, puisque j'interprète et réinterprète tout ce qui m'arrive ou se que je vois pour le faire correspondre à ce que j'aimerais être ou surtout à ce qui va me permettre de vivre correctement une situation, sans souffrir, sans qu'il y ait de dégâts pour moi, pour l'autre ou pour les éléments de la situation. Mais faire cela, travailler la réalité pour la faire correspondre à ce que je pense devoir être, à ce que j'estime devoir ressentir, à ce que je suppose être ce qui doit être, ne me permet pas d'être authentique, d'être moi. Certes, j'écoute mes sensations et quelques bribes de mon intuition, mais je les passe rapidement à la moulinette de mon mental pour pouvoir les adapter à la situation.

Utiliser mon mental, ne me fixer que sur lui, lui donner la première place et lui faire une confiance aveugle parce que je le considère comme le messie qui m'a sortie de l'enfer de la psychiatrie, me rend aveugle à moi-même, érige des barrières entre mon être et ce que je manifeste dans la réalité, ce que je parais.

Etre moi, être authentique, ce ne serait pas non plus de n'être qu'instinct et intuition. Je sais, je sens que je ne dois pas uniquement verser dans ce versant. Pour être moi et pour pouvoir exprimer mon moi profond, je pense qu'il est important que j'arrive à faire cohabiter mon mental et mon instinct, que je trouve un équilibre entre les deux qui me permette, comme le suggère Arnaud Riou, de conjuguer pragmatisme et intuition. Le pragmatisme, me permettra de réfléchir comment expérimenter les choses, alors que l'intuition me permettra de les vivre. En conjuguant pragmatisme et intuition, il me semble que je vais pouvoir découvrir mon monde intérieur, un monde qui me convient et que j'aimerais partager avec l'extérieur.
Mon mental m'aidera à être pragmatique, tout comme mon intuition. Car finalement être pragmatique, c'est savoir s'adapter à une situation en agissant: mon intuition me permettra d'avoir des retours sur ce que je vis, notamment sur une situation que mon  mental a proposé de vivre, sur une action qu'il a permis de définir (je pense à une action pensée et réfléchie). Ma réflexion dont le moteur est mon mental, couplé à mes sensations dont mon intuition est la porte-parole, vont me permettre d'être pragmatique, c'est-à-dire d'orienter mon action vers un objectif et de rendre mes actes productifs, tout en progressant en accord avec ce que je ressens et finalement avec qui je suis.

Etre moi, être authentique, ce ne serait toutefois pas uniquement conjuguer mes "outils" de vie, se serait aussi être tout simplement. Etre, sans se poser la question de qui ont doit être et de ce qu'on doit faire. Ce serait se laisser vivre, se laisser du temps sans rien faire en vue de se retrouver, de se reconnecter avec ce moi profond qui parfois ne s'exprime que par des actions concrètes. Ce serait donc aussi rêver, buller, se laisser porter sans agir, sans se sentir obligé d'exprimer qui on est, qui je suis. Je suis même si je n'agis pas.

Et être soi, être authentique, cela devient aussi être vivant, se sentir vivant. Sentir ce corps, sentir cet environnement, sentir ce lien qu'on partage avec toute chose.

Je me sens vivante

Je me sens en vie parce que j'expérimente tout cela: à la fois mes doutes,  mes réflexions, la force de mon mental, la voix de mon intuition, mes sensations physiques, les sons de l'environnement, la présence des autres,...

Je me sens vivante, car ce matin, j'ai entendu mon coeur battre pendant l'effort, j'ai entendu mes pensées se précipiter pour m'aider à avancer en me fixant des objectifs, j'ai ressenti mon intuition qui me susurrait que ce n'était peut-être pas en me forçant que j'arriverais à atteindre mes objectifs... j'ai entendu mon coeur, mon corps, mon être, mon âme me parler! Je me sens vivante, car pour une fois je me suis permise d'écouter, d'écouter tous ces éléments de la vie, tous ces éléments qui font de moi un être vivant.

J'avais oublié à quel point c'était bon de vivre, mais maintenant que j'ai retrouvé ce sentiment, je ne vais plus le lâcher: je vais le faire mien.

© Carole, 10 mai 2018

 

Références:

Macé, L. & Riou, A. (2017). Le Défi des 100 jours! Cahier d'exercices pour vivre la magie au quotidien.

Mazelin Salvi, F. (2006). Adoptez la gratitude attitude. Psychologies.com. Accès: http://www.psychologies.com/Moi/Se-connaitre/Comportement/Articles-et-Dossiers/Adoptez-la-gratitude-attitude

Site du défi des 100 jours: www.defides100jours.com







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